
Au deuxième étage de cette maison de mon quartier, il y a un drôle de petit personnage qui me fait signe de la main
(N’oubliez pas de cliquer sur les images pour les agrandir)
Le lutin : Tu habites ici?
Le photographe : Euh! non. Et toi?
Le lutin : Je n’habite pas ici. Sais-tu s’il y a un beau jardin derrière cette maison?
Le photographe : Comment puis-je le savoir? Je viens de te dire que je n’habite pas ici 😉
Le lutin : C’est bien vrai. Tu pourrais me dessiner un beau jardin?
Le photographe : Je voudrais bien. Mais je ne suis pas un dessinateur. Je suis un photographe.
Le lutin : Alors tu voudrais me photographier un beau jardin?
Le photographe : On pourrait essayer. Qu’en dis-tu?
Le lutin : Chic alors. Par quoi vas-tu commencer?
Le photographe : Très bonne question. Laisse-moi ouvrir mon album de photos.
Le lutin : Il est beau. Il est tout blanc. Je pourrais m’asseoir sur une branche et balancer mes jambes, comme je fais maintenant?
Le photographe : Ne va pas trop vite. Nous ne faisons que commencer à imaginer notre jardin.
Le lutin : J’aime beaucoup leurs couleurs et leurs odeurs. Elles sont toutes jolies. Je suis triste à l’idée qu’elles vivent si peu longtemps.
Le photographe : Ne cédons pas trop vite à la nostalgie. Nous ne terminerons jamais notre jardin

Dans notre jardin, les tables et les chaises seront de toutes les couleurs pour qu'il n'y ait que de la joie
Le lutin : Tu aimes recevoir des amis dans ton jardin?
Le photographe : Quelques fois, oui. Parfois non. Cela dépend de mon humeur 😉
Le lutin : Tu veux déjà te reposer?
Le photographe : Oh la la! Tu poses beaucoup trop de questions 😉 Poursuivons si nous voulons terminer un jour
Le lutin : Tu es décorateur?
Le photographe : C’est pas vrai. Non lutin, je ne suis pas décorateur. Je suis photographe. Et à l’instant même, je photographie le jardin de mes rêves 😉
Le lutin : Tu as beaucoup d’amis?
Le photographe : Très peu Lutin. Mais ceux ou celles que je tiens pour de vrais amis, je les conserve précieusement. Je peux continuer?
Le lutin : Mais oui. Je ne faisais que la conversation
Le photographe : Merci. Tu es gentil… grrrr…
Le lutin : Juste pour moi? Quand je pourrai y entrer?
Le photographe : Lutin. Nous rêvons. Tu oublies que nous rêvons?
Le lutin : Je sais bien. J’aimerais avoir une maison. Cela me reposerait des arbres… tu comprends? Il y aura un lit dans la maison?
Le photographe : …
Le lutin : Comment? Tu veux me faire travailler? Tu n’y penses pas? Un lutin c’est fait pour s’amuser. Pas pour travailler? Tu veux faire de moi un esclave du travail? Travailler plus pour gagner plus, je suppose?
Le photographe : Encore une fois, Lutin, tu oublies que nous rêvons. Je te répète que…
Le lutin : Oui oui je sais. C’est un rêve. Je n’aime pas le sens que prend ton rêve. Tu n’y penses pas? Me faire travailler?
Le photographe : Oublie cet épisode du rêve, Lutin. Poursuivons (soupirs, re-soupirs, re-re-soupirs)
Le photographe : Et voilà. Je t’ai photographié un beau jardin. Tu es heureux maintenant?
Le lutin : Oui et non. Tu voulais vraiment me faire travailler?
Le cadran sonne. Il est six heures trente. La lumière pointe déjà à travers ma fenêtre. Je me demande si j’ai rêvé ou fait un cauchemar? Malgré l’avalanche de ses questions, le lutin de mon rêve était très gentil. Malgré tout 😉 Je jette un œil à la fenêtre pour vérifier le temps qu’il fait.