« C’est la beauté du monde qui force l’homme épuisé, l’homme qui a dépensé tout son patrimoine, toute son énergie,
À se souvenir que les esclaves de son père ont plus de part au bien que lui qui est son fils. La part des choses au bien,
Le salaire des esclaves du Père, c’est la beauté. On désire être simplement une partie du monde, une pierre, plutôt qu’être soi. Alors le Père tue le veau gras. La matière qui a causé la perte procure le salut.
Les passions – avarice, ambition, dévouement à une personne ou à une collectivité, vices – accumulent de l’énergie dans tel ou tel objet extérieur qui sert d’excitant, de manière qu’à moins que cet objet ne soit détruit, l’énergie végétative n’est jamais mise à nu dans les pires circonstances. C’est pourquoi elles sont funestes. L’homme qui s’y livre n’est pas le fils qui gaspille son héritage avec les prostituées, c’est le fils qui met son patrimoine dans une banque.
Il n’aura pas faim. Il ne reviendra pas vers son Père. »
(S.Weil)