« Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre ». Vases communicants
J’accueille aujourd’hui avec beaucoup de bonheur Brigitte Célerier
Bataille : de grands charrois gris dans le ciel, gros amas sombres glissant sur de l’opale. Quand on pense « les nues ». Quand l’année bascule
les pierres qui pleurent l’humidité, leurs couleurs ravivées en chant mineur dans le jour morne,
et dans un trou de lumière les feuilles qui, de leur long ternissement, émergent en mosaïque jaune, ocre sur fond de vert pâli.
Une pointe d’aigreur fraîche dans l’air – s’éloigne le souvenir de ce temps où l’on entendait les cigales –
le besoin ardent d’une cheminée, de veillées, de joues brûlées, d’yeux pleurant dans la contemplation des flammes se tordant, de leurs couleurs mouvantes,
de bottes qui sèchent et de l’odeur de la terre par la fenêtre entrouverte.
Autre jour, notre seigneur mistral et la fuite échevelée des nuages dans son souffle.
Quand le froid nous pénètre, quand la seule chaleur est dans la lumière souveraine, sa caresse sur les troncs, la rousseur brillante des feuilles non emportées.
Se prendre les pieds dans le tapis des mortes, jouer à les repousser, sentir l’odeur d’humus qui s’élève.
poser la main sur le tronc du platane, invoquer l’adryade qui s’y blottit, l’inviter sans espoir, rêver pour elle et moi
de longs jours somnolents, en vieille maison bien close, derrière rideaux
avec des livres et d’anciennes nourritures simples et sans vie.
Brigitte Célerier
Pour les personnes qui voudraient me lire et qui auraient la curiosité de voir comment j’ai pu affronter ce défi d’élever la qualité de ma plume au rang de tous ces vases communicants, c’est ici.
La liste des participants se trouve ici