
En quittant mon quartier, par un bon matin, je suis parti sans ilusion. Et j'ai emprunté à André Breton les mots de cette rubrique m'inspirant de : Écrire n'est pas forcément raconter

Aucune animation ne me poussait vers un quelconque but, un quelconque rivage... J'ai laissé mes pas me guider au hasard des heures qui s'écoulent dans un temps indéfini
(N’oubliez pas de cliquer sur les images pour les agrandir)

J'écoutais tout en marchant une émission culturelle. Un érudit professeur nous entretenait sur l'oeuvre d'Homère. J'écoutais avec distraction et nonchalence. Au retour, j'ai, en fin de soirée, ouvert l'Odyssée
Les Dieux ne dispensent point également leurs dons à tous les hommes, la beauté, la prudence ou l’éloquence. Souvent un homme n’a point de beauté, mais un Dieu l’orne par la parole, et tous sont charmés devant lui, car il parle avec assurance et une douce modestie, et il domine l’agora, et, quand il marche par la ville, on le regarde comme un Dieu. Un autre est semblable aux Dieux par sa beauté, mais il ne lui a point été accordé de bien parler. Ainsi, tu es beau, et un Dieu ne t’aurait point formé autrement, mais tu manques d’intelligence, et, comme tu as mal parlé, tu as irrité mon cœur dans ma chère poitrine.
Homère, l’Odyssée

Je me suis rapproché du fleuve. Et ces mots flottent au-dessus de moi. Il en fut question à la radio : Viens donc, et chasse la tristesse de ton âme. Ton retour n'en subira pas un long retard, car déjà ta nef est traînée à la mer et tes compagnons sont prêts à partir

Après Homère, retour à Breton : Quand fera-t-on à l'arbitraire la place qui lui revient dans la formation des œuvres ou des idées ? Ce qui nous touche est généralement moins voulu qu'on ne croit

Revendicateur ce Breton. Il a su si bien m'indiquer ma route en d'autres lieux : Je repousse de toutes mes forces les tentatives qui, dans l'ordre de la peinture comme de l'écriture, pourraient avoir étroitement pour conséquence de soustraire la pensée de la vie, aussi bien que de placer la vie sous l'égide de la pensée
Waouh, j’adore la photo avec le soleil « luisant » sur l’eau !
merci pour les mots, merci pour Breton – mais ces photos du quai sont le principal – merci surtout pour elles
L’envie me vient, grâce à vous, de lire Homère…
Cher Pierre,
Tout entreprise humaine se raconte. Insensiblement. Imperceptiblement. Rien n’est gratuit.
L’évolution l’a voulu ainsi. et elle le fait à son rythme lent. L’homme a un rythme plus accéléré.
Le choix de vos photos vous raconte. Pas de doute. On ne raconte pas la vie d’un autre, mais la sienne.
Le chaos est à la base de toutes choses. Certains appellent ça le destin, d’autres le hasard.
Il y a celui qui passe à côté de ce hasard. Et celui qui s’arrête et passe à la vitesse supérieur, improvise et invente l’avenir.
Le fait que vous ouvrez l’Odyssée, qui vous y a fait penser, est un exemple.
« Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage » et fait avancer le schmilblick en explorant le monde de cette époque.
Je serais curieux de connaitre l’âge de Breton quand il a écrit ce titre.
Etait-il vieux?
Le vieux c’est celui qui n’a plus de projets, pas celui qui explore son environnement et y découvre ce qu’il n’y avait pas vu auparavant.
Mais c’est un enfoiré qui vous le dit. 🙂
Voilà une chronique qui a du contenu!
Les images ont comme assise des mots tout à fait appropriés et l’inverse est aussi vrai.
Le hasard? Ben voyons 😉
Une belle recherche, une belle démarche: oui 🙂
et une érudition certaine!
Pierre
Une fois de plus, vos pas vous ont emmené pour une belle promenade vers le port où je trouve la photo avec la mouette magnifique car elle est colorée et douce à la fois 😉
Merci Pierre pour Homère, pour Breton et pour vos mots. C’est un billet qui ne laisse pas insensible.
je suis les lignes des escaliers, les lignes des quais, la rondeur du bassin, les passants en ligne, et je ne perds pas une miette de vos lignes.