Patrimoine et développement durable sont deux notions qui présentent de fait certaines analogies, qui expriment la même volonté de mieux intégrer la dimension temporelle, de mieux articuler le passé, le présent et le futur des sociétés, dans une logique de transmission et de solidarité intergénérationnelle. Le patrimoine peut être considéré comme une ressource non renouvelable, qu’il s’agirait de sauvegarder, d’économiser et de valoriser. La référence au patrimoine et sa nécessaire préservation et transmission serait même devenue l’un des modes de légitimation privilégiés de la durabilité à l’échelle planétaire (Lazzarotti, 2003). Le patrimoine est une ressource symbolique, étroitement liée à la question de la mémoire et de l’identité, volontiers utilisée par les élus locaux. Mais également une ressource économique, sous l’angle notamment touristique, la patrimonialisation représentant un mode de valorisation d’un espace « désaffecté »
Préservation du patrimoine bâti et développement durable : une tautologie ? – Isabelle Garat, Maria Gravari-Barbas et Vincent Veschambre

Pour entendre leurs confidences, je ne vois pas d’autre moyen que la déambulation amoureuse. Sitôt que je débarque dans une ville inconnue, il faut que j’y mette les pieds, au sens précis de l’expression : prendre pied sur un territoire. J’ai besoin de toucher les rues avec mon corps. Je m’offre des guilledous de pavé (Jean-Noël Blanc - Besoin d'une ville)
« Pour entendre leurs confidences, je ne vois pas d’autre moyen que la déambulation amoureuse. Sitôt que je débarque dans une ville inconnue, il faut que j’y mette les pieds, au sens précis de l’expression : prendre pied sur un territoire. J’ai besoin de toucher les rues avec mon corps. Je m’offre des guilledous de pavé »
Jean-Noël Blanc – Besoin d’une ville
Montréal c’était la liberté parce que pour la première fois je ne vivais plus dans la chambre de ma mère. J’avais ma propre chambre avec une clef et ma vie dépendait de moi pour des raisons sociales et politiques dans le sens qu’à Port-au-Prince, en aucun cas ma vie ne pouvait dépendre de moi. Si jamais il m’arrive une infortune à Port-au-Prince, et que je sois obligé de mendier dans la rue, les gens vont vite s’en émouvoir et m’apporter à manger, me trouver une maison et s’occuper de moi. Ils n’accepteraient que quelqu’un qui était de leur niveau puisse tomber si bas. C’est comme si eux, comme si notre génération avait échoué. Alors que, ici, si je mendie au coin de la rue, les gens trouvent tout à fait normal de voir un Noir en train de mendier ou bien de jouer au saxophone – c’est la même chose. Donc, il n’y a pas de contrat social qui a été signé avec eux dès le début, ce qui me rend plus libre. Au lieu de dire comme d’autres disent « Quelle ville cynique, dure, qui ne reconnaît pas les gens », et « Ils peuvent laisser crever les gens… ». Moi, je dis « On me laisse vivre. C’est beaucoup »
impressionnant cet ouvrage (et en empathie avec Jean Noël Blanc et son usage de la ville)
Comme moi, vous aimez les citations de Philippe Bouvard
Alors, il y a celle-ci: « La gentillesse s’improvise et l’agressivité se prépare. »
Rien de mieux que l’improvisation pour les photos et même le texte parfois.
Pierre
Montréal vu sous un autre angle, me plaît beaucoup. Les découvertes sont toujours enrichissantes. J’aime les mots de Jean Noël et ceux de Dany Laferrière.
Merci Pierre pour l’improvisation de votre promenade 😉
La dernière photo (une fois agrandie) est remarquable. Elle a un côté science-fiction (ou BD à la Bilal) qui fait planer.