[…] De même que la voûte du ciel est divisée en cinq zones, deux à droite, deux à gauche, et que celle du milieu est la plus ardente ; de même le globe de la terre, que le ciel enveloppe, est partagé par la main de Dieu en cinq espaces que foulent les pieds des hommes : la zone intermédiaire est brûlante et inhabitable : une neige éternelle couvre celles qui sont aux extrémités. Entre ces deux zones, la nature en a placé deux autres que tempère un mélange de froid et de chaleur. L’air est au-dessus ; plus léger que la terre et l’eau, il est aussi plus pesant que le feu. C’est là qu’il suspendit les brouillards et les nuages, la foudre, dont le bruit devait épouvanter les mortels, et les vents qui font naître et la foudre et le froid. Mais le créateur du monde n’a point aveuglément livré les airs à leur fureur. Quoiqu’ils règnent séparément en des climats divers, à peine encore peut-on les empêcher de bouleverser le monde ; tant est violente la discorde qui sépare ces frères !
Ovide – Les Métamorphoses
[…]
Le palais du soleil s’élève sur de hautes colonnes, tout resplendissant d’or et de pierreries qui jettent l’éclat de la flamme : l’ivoire poli en couronne le faîte, et l’argent rayonne sur les doubles battants de sa porte lumineuse ; mais la matière le cède encore au travail : le ciseau de Vulcain y grava l’Océan, dont les bras environnent la terre, et le globe même de la terre, et le ciel, voûte de l’univers.
Ovide – Les Métamorphoses
[…]
La terre est couverte de villes avec leurs habitants, de forêts et de bêtes féroces, de fleuves, de nymphes et de divinités champêtres. Au-dessus s’élève la sphère rayonnante des cieux ; six constellations brillent à droite, et six à gauche.
Ovide – Les Métamorphoses
Si nous pouvions franchir ces solitudes mornes,
Si nous pouvions passer les bleus septentrions,
Si nous pouvions atteindre au fond des cieux sans bornes
Jusqu’à ce qu’à la fin, éperdus, nous voyions,
Comme un navire en mer croït, monte, et semble éclore,
Cette petite étoile, atome de phosphore,
Devenir par degrés un monstre de rayons ;S’il nous était donné de faire
Ce voyage démesuré,
Et de voler, de sphère en sphère,
À ce grand soleil ignoré ;
Si, par un archange qui l’aime,
L’homme aveugle, frémissant, blème,
Dans les profondeurs du problème,
vivant, pouvait être introduit ;
Si nous pouvions fuir notre centre,
Et, forçant l’ombre oèu Dieu seul entre,
Aller voir de près dans leur antre
Ces énormités de la nuitVictor Hugo – Les contemplations
Avril à l’air léger, sonore et lumineux,
Fait passer sur la rue où fume un peu de glace
En vibrante fumée incolore et fugace,
Le vent qui penchera les rosiers épineux.Le soleil, boule d’or au ciel vertigineux,
Impatient d’atteindre à sa plus haute place,
Monte, et le vent devient plus tiède sur la face ;
La neige fond au pied des sapins résineux.Monte, divin soleil, afin que tout renaisse !
Rends au coeur épuisé le sang de sa jeunesse,
Comme tu rajeunis la sève des vieux bois !Monte ! fleuris la terre, épanouis les âmes !
O source de vigueur, monte afin que je sois
Plein de force et d’amour, comme toi plein de flammes !Albert Lozeau, tiré de L’Âme solitaire