
Village de la poésie. La rue Hector. Le bel oiseau se laisse à son tour envoûter par quelques poèmes de la vie
Mais laisse-moi, ô Dyambéré!
Toi qui portes l’écharpe aux franges longues,
Laisse-moi chanter les oiseaux.
Les oiseaux qui écoutèrent la Princesse en allée
Et reçurent ses confidences dernières.
Et vous, Jeunes Filles, chantez, chantez doucement
Iah!… Iah!… le bel oiseau.
Et toi, Maître-du-fusil-formidable,
Laisse-moi contempler l’oiseau que j’aime,
L’oiseau que mon ami et moi aimons.
Laisse-moi, Maître-du-boubou-éclatant,
Maître aux vêtements plus brillants que la clarté du jour,
Laisse-moi aimer l’oiseau d’amour.Léopold Sédar Senghor
Au printemps l’Oiseau naît et chante :
N’avez-vous pas ouï sa voix ? …
Elle est pure, simple et touchante,
La voix de l’Oiseau – dans les bois !L’été, l’Oiseau cherche l’Oiselle ;
Il aime – et n’aime qu’une fois !
Qu’il est doux, paisible et fidèle,
Le nid de l’Oiseau – dans les bois !Puis quand vient l’automne brumeuse,
Il se tait… avant les temps froids.
Hélas ! qu’elle doit être heureuse
La mort de l’Oiseau – dans les bois !Gérard de Nerval
L’oiseau vole.
L’enfant le regarde.
Il agite ses bras, jouant avec le vent
Mais son corps ne bouge pas.
Pourtant, l’enfant s’élève quand même.
Ses pieds touchent encore le sol
mais son cœur est déjà dans les nuages.
Il rejoint l’oiseau et tous deux volent de concert,
traversant le temps et les paysages,
chevauchant des chevaux de lumière,
sculptant des déesses de brume,
navigant sur l’aurore,
Jouant avec les rires de Morphée…
« A table! » dit la mère.
L’enfant atterrit.
Mais l’oiseau continue de voler…Florant Mercadier
Dis-moi, dis, souriante enfant,
Qu’est-ce, pour toi, que le passé?
« Un soir d’automne, doux et clément,
Où le vent soupire, endeuillé »Qu’est-ce, pour toi, que le présent?
« Un rameau vert chargé de fleurs
Où l’oiselet bande ses forces
Pour s’envoler dans les hauteurs »Et l’avenir, enfant bénie?
« La mer sous un soleil sans voiles,
La mer puissante, éblouissante
Qui, là-bas, rejoint l’infini »Emily Jane Brontë
Le soleil est couché, à présent l’herbe longue
Oscille, languissante, dans le vent du soir ;
L’oiseau s’est envolé de cette pierre grise
Pour trouver quelque chaud recoin où se blottir.Il n’est rien, dans tout le paysage désert,
Qui vienne frapper mon regard ou mon oreille,
Si ce n’est que le vent, là-bas,
Accourt en soupirant sur la mer de bruyères.Emily Jane Brontë