Lorsqu’un gouvernement n’est plus à l’écoute du peuple, il se déshonore.
Lorsqu’un gouvernement tolère que la corruption s’installe dans ses rangs pendant des années, il se déshonore.
Lorsqu’un gouvernement refuse d’écouter la voix du peuple qui réclame que cesse cette corruption, il se déshonore.
Lorsqu’un gouvernement n’a d’objectif que de faire entendre sa seule voix et de faire taire la voix de la contestation, il se déshonore.
Lorsqu’un gouvernement hypothèque aujourd’hui l’avenir des générations futures en dilapidant les ressources naturelles pour enrichir les grandes entreprises et appauvrir le peuple, il se déshonore.
Lorsqu’un gouvernement n’a d’objectif que les intérêts des grandes entreprises au détriment de l’éducation nationale, il se déshonore.
Lorsque les voix des générations futures se font revendicatrices et qu’elles s’élèvent au-dessus du gouvernement, celui-ci impose ses lois et fait taire la rue.
Lorsqu’un gouvernement n’est plus en mesure de gérer en bon père de famille les jeunes générations qui veulent faire entendre leurs revendications légitimes, il démissionne. Sinon, il mérite que cette même population lui montre la porte.
Je n’ignore pas ce qui se passe dans les rues de Montréal. Je n’ignore pas ce que tente de faire le gouvernement du Québec. Comme tout gouvernement remis en contestation. L’avenir du Québec ce n’est pas ainsi que je le vois.

Au Québec, nous sommes loin des enseignements de Lacan qui constatait non sans sagesse que le dialogue paraît en lui-même constituer une renonciation à l’agressivité
« Je suis très inquiet parce que c’est une crise comme nous n’en avons jamais connu. Je n’avais jamais vu dans ma vie universitaire de policiers avec des matraques dans les corridors de mon université. Jamais je n’ai vu l’avenir de mon université aussi inquiétant » – Guy Rocher, professeur depuis plus de soixante ans de sociologie à l’Université de Montréal

Et la rue oublie, dans le tumulte des cris et des éclats, que dans tout dialogue un peu vif, comme l’écrivait Ramon y Cajal Santiago, les deux parties ne défendent pas la vérité, mais leur propre infaillibilité
« Enseigner, c’est penser. Étudier, c’est également penser. Or, il est impossible pour un individu de penser par obligation » – Michèle Névert, présidente du Syndicat des professeurs de l’Université du Québec à Montréal

« Fatigué tu seras, quand 700 ans comme moi tu auras » avouait le Yoda de Star Wars. J’ai cet âge aujourd’hui au moment de rédiger ces lignes devant l’ampleur de la tâche d’offrir aux générations futures un pays aux dimensions humaines

Qu’il est difficile de s’élever lorsque nos yeux sont à ce point usés qu’ils ne regardent que le sol et fuient la lumière

Il y a beaucoup de vérités que nous feignons d’ignorer ou que nous avons délibérément vouées aux gémonies. Dont celle-ci : mille certitudes ne valent pas un doute (Albert Einstein)

Dans les rues de Montréal, chaque jour, la contestation laisse des marques. Et lorsque le dialogue cède le pas à la violence, le temps s’arrête. Le triomphe des démagogies est passager, mais les ruines sont éternelles, écrivait Péguy

Et ce message de Jaurès : Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques
J’ai dégusté chaque mot du topo de Pierre ce soir. J’aimes particulièrement ceux-ci: « Le triomphe des démagogies est passager, mais les ruines sont éternelles ». Pour ceux que ça intéresse de suive le bouillonnement social de près, les hashtags a surveiller sur twitter sont #ggi #assnat #polqc #manifencours mais je vous avertis, il faut beaucoup de temps libre pour lire tout ça. Vous pouvez aussi suivre votre aimable serviteur et je signe @ras_le_bol
Je ne me souvenais pas de cette phrase de Péguy. Elle est très vrai. Mais d’où vient-elle ?
Bon courage. Partout dans le monde, la lutte pour pouvoir rester debout est âpre.
frères – nous pourrions reprendre toutes les phrases du début pour le gouvernement sortant contre qui avons tant marché
là nous cuvons notre colère de cinq ans – et tentons d’espérer
de tout coeur avec vous
« L’avenir me paraît bien sombre à toute une génération qui revendique des droits » et renonce à ses devoirs ? quel altruisme ! ils en font cadeau! à qui ?
Se battre toujours se battre….
Les gouvernements qui s’entendent avec leur peuple, ça existe vraiment ?….
Hola, quel revirement pour le blog « Les Beautés de Montréal ».
Je rappelle, mon pseudo est chasse gardée. 🙂
Les images, les photos ne parviennent que très rarement à rendre ce genre de réflexions. La force des mots, des caricatures et parfois des peintures.
C’est vrai que le Québec nest plus dans le calme… Mais, vos photos sont toujours aussi magnifiques, surtout les deux photos des clochers d’églises, j’aime beaucoup! Bonne journée!
Je lis aujourd’hui « Québec: la ministre de l’éducation, Line Beauchamp, démissionne »
Pierre nous en a déjà parlé et donné des photos.
Cela devait arriver après une grève aussi longue.
Si vous souvenez des grèves au temps de la Dame de fer, Margareth Thatcher… elle a aussi fini à la trappe mais en plus de temps.
Aurions nous renoncé au dialogue pour revenir à une violence primitive ?… ce serait dommage après avoir construit de si jolies choses…
Chère Marie,
En êtes-vous si sûre qu’elle soit primitive?
La violence existe depuis toujours.
Nous construisons notre environnement avec du rêve. Et, c’est vrai avec du rêve ou un peu de myopie, cela devient du flou artistique.
J’ai décrit dans mon dernier billet quelqu’un qui a trouvé le bonheur, le vrai.
Voyageur, il a trouvé un paradis pour lui, après avoir cherché pendant très longtemps. C’est déjà pas si mal.
Il est vrai que la violence est partout dans le monde. La jeune génération veut du concret, veut qu’on l’écoute et ce n’est pas le cas. Ce sont promesses sur promesses et rien ne se passe!
Pour changer de sujet, heureusement qu’il y a vos belles photos Pierre.
Voici une belle chanson que Ariane Moffatt a écris sur la loi spéciale, avec des images des dernières semaines qu’un videaste amateur y a accolé:
Les étudiants de Québec rappellent certains souvenirs aux anciens étudiants de France : le mois de mai n’a pas de frontières !
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