
Ce lundi, temps magnifique. Beau. Très beau. Et chaud. Tôt le matin je me décide. Je retourne aux îles. Avec cette citation en tête :
Toujours l’eau va dans l’eau, et toujours est-ce
Même ruisseau, et toujours eau diverse.
Étienne de La Boétie (Sarlat 1530-Germignan, Médoc, 1563)

Je sais bien. Lundi était la Fête des Patriotes. Jour férié. Je laisse mon instinct me guider. Le fleuve sera encore une fois ma destination journalière

Ces mots de Claudel trouvent écho en moi et élèvent ma vision du fleuve : L’eau ainsi est le regard de la terre, son appareil à regarder le temps

Ici point de plage. Que des galets. Que des pierres. Que des herbes en friche. Mais une paix incommensurablement bienfaitrice


Savoir écouter, savoir observer, savoir dialoguer avec l’eau… elle écoute et murmure à vos propos. Parfois elle s’emporte, d’autres fois elle approuve

Yves Thériault, notre grand poète national, avait la juste mesure de l’eau :
« L’eau, si on sait l’entendre, si on en apprend la langue, ouvrira toute la connaissance des êtres et des choses »

En revivant cette révolution étudiante qui secoue notre léthargie, j’ai eu une pensée pour René Lévesque qui restera présent dans mes souvenirs jusqu’à l’extinction des feux. Il disait : On n’est pas un petit peuple, on est peut-être quelque chose comme un grand peuple ». Je veux encore le croire en regardant ce magnifique fleuve