
J’aime, que dis-je, j’adore cette philosophie de Jean-Jacques Rousseau : L’oisiveté me suffit, et, pourvu que je ne fasse rien, j’aime encore mieux rêver éveillé qu’en songe

Je sais bien. Je me répète. Mais que voulez-vous? Vient un âge où nous nous adonnons aux soliloques sur la vie

Jeter un œil sur les fleurs du jardin, écouter le gazouillis des oiseaux et des moineaux, visiter les amis, saluer ses voisins, c’est fatiguant à la longue

S’éloigner du soleil trop chaud sans le fuir, trouver des zones d’ombre, marcher, se promener sans but, regarder, observer, analyser, admirer, tout cela sans négliger pour autant cette oisiveté qui nous est si chère… que de grosses responsabilités pour une seule personne

L’errance du vieillard est plus en harmonie avec la nature car cette dernière cultive la patience de la création

Observer l’artisan, de loin, sans rien dire, admirer sa patience, l’envier, le regarder manier la terre pour qu’il en sorte une œuvre d’art, une beauté éphémère, une fleur…

Cette remarque de Romain Rolland pourrait s’appliquer également aux personnages imaginaires de nos jardins : Le divin ne-rien-faire où l’on fait tant de choses !

Et suprême plaisir! L’art se mêle aux couleurs de la nature rendant ainsi parfaite une promenade marquée sous le rythme bien particulier de l’oisiveté