À un ami qui croit ferme à la futilité de ce blogue
Combien de fois n’ai-je pas entendu cet ami me dire à quel point il déplorait la perte de temps à produire un tel blogue. Cela ne me choque pas. Car toute la colère qu’il y avait en moi se dissipe au contact de la nature, au retour vers la simplicité, à l’observation de l’infiniment petit, aux jeux du temps et de l’espace occupés par les enfants, aux émotions des personnes âgées et moins âgées qui découvrent, après tant d’années, le monde qui les entoure et qu’elles ont toujours ignoré, à l’éloignement des polémiques inutiles et stériles qui rongent l’esprit, à l’acceptation volontaire des grandes grandes solitudes qui nous sont un refuge, aux réalités de nos soliloques dans lesquels nous nous perdons si fréquemment, au rejet des mots perdus dans un désert d’idées.
Mon ami déplorait que ce blogue ne mène nulle part. C’est bien ainsi que j’oriente au jour le jour ce bâteau qui ne mène nulle part. Car ce nulle part aura une fin et qui viendra beaucoup trop tôt. Aux heures du jour, je me consacre à l’observation. Aux heures de la nuit, je me voue à la préparation de ce blogue. J’ai le privilège d’avoir des lecteurs et des lectrices. Est-ce une question de nombre? Non. Est-ce une question de statistiques? Non plus. Ce blogue repose sur la seule permission que je me suis donnée de vivre en paix, d’occuper mes heures, d’oublier, le temps d’une visite aux beautés de la nature et de ma ville, le tumulte des rues, les artifices de la vie, les querelles de mots, les combats stériles et improductifs sur des idées éphémères.
Et si Blaise Pascal avait raison : Les rivières sont des chemins qui marchent, et qui portent où l’on veut aller. Je vous réitère mon invitation de partager cette route, parfois droite, parfois sinueuse, parfois avec une destination précise, parfois sans point d’arrivée, et d’établir entre nous le dialogue sur des choses invisibles de la vie mais si essentielles au cœur et à l’esprit. À mon ami qui n’aime pas cette route, je lui garde mon affection et je l’invite à éloigner un temps ces nuages qui obscurcissent ses pensées. Et peut-être aura-t-il raison de me rappeler mes erreurs et ses vérités. Je le saluerai respectueusement mais je poursuivrai ma route comme je l’entends. Un proverbe africain nous rappelle que l’herbe ne pousse jamais sur la route où tout le monde passe.
Ceux-là aujourd’hui, ces enfants qui savent si bien occuper avec imagination leur temps, nous distrairont et nous fermerons notre grand livre avec le sourire.

Les jeunes ne cesseront de m’étonner. Avec si peu ils peuvent occuper leur temps sous le signe du jeu



Rien de plus agréable que de se mettre à deux pour défier les jets. Ce qui donne un ballet aquatique impressionnant



