« Me voici donc seul sur la terre, n’ayant plus de frère, de prochain, d’ami, de société que moi-même », écrivait Jean-Jacques Rousseau dès les premières pages de ses Rêveries du promeneur solitaire. Tout en poursuivant : « Bientôt de la surface de la terre j’élevais mes idées à tous les êtres de la nature, au système universel des choses, à l’être incompréhensible qui embrasse tout. Alors, l’esprit perdu dans cette immensité, je ne pensais pas, je ne raisonnais pas, je ne philosophais pas, je me sentais avec une sorte de volupté accablé du poids de cet univers, je me livrais avec ravissement à la confusion de ces grandes idées, j’aimais à me perdre en imagination dans l’espace; mon cœur resserré dans les bornes des êtres s’y trouvait trop à l’étroit, j’étouffais dans l’univers, j’aurais voulu m’élancer dans l’infini ».
On attribue à Diderot cette définition de la rêverie : « On appelle rêverie toute idée vague, toute conjecture bizarre qui n’a pas un fondement suffisant, toute idée qui nous vient de jour & en veillant, comme nous imaginons que les rêves nous viennent pendant le sommeil, en laissant aller notre entendement comme il lui plaît, sans prendre la peine de le conduire […] ». Je me satisfais pleinement de cette définition surtout lorsque le corps s’alanguit et que l’esprit consomme ses dernières sources d’énergie.
Dans sa cinquième promenade, Rousseau écrit : « Tout est dans un flux continuel sur la terre : rien n’y garde une forme constante et arrêtée, et nos affections qui s’attachent aux choses extérieures passent et changent nécessairement comme elles. Toujours en avant ou en arrière de nous, elles rappellent le passé qui n’est plus ou préviennent l’avenir qui souvent ne doit point être : il n’y a rien là de solide à quoi le cœur se puisse attacher. […] À peine est-il dans nos plus vives jouissances un instant où le cœur puisse véritablement nous dire : Je voudrais que cet instant durât toujours […] ».

Voilà ce que m'a inspiré cette promenade, voilà ce qui me fait vivre, voilà pourquoi je poursuis ma quête
Quelle est magnifique notre « grande nature »!!! Source de réconfort et de paix pour nous tous… Vos photos et textes vont si bien ensemble! Un beau moment de calme, merci Pierre pour ce merveilleux moment! Bisou et bonne soirée!
dolce, dolce, jambes croisées, corps au soleil et rêverie, avec frère Diderot, ou avec pur instinct, la vie peut être douceur
(et incroyable bâtiment que cette tête blanche de paquebot en mouvement fluide !)
Mais il est fou ce Chantelois ! Un été éternel !! Mais vous voulez ma mort ou quoi !!! Rendez-moi au moins l’Écosse, les Falklands, la Normandie en Novembre avant !! 😀
Tous vos magnifiques instantanés mis bout à bout forment le court métrage des battements de coeur d’un parc. J’ai suivi le rythme avec un grand plaisir!
Il manque d’Alembert, et Voltaire, et la boucle serait bouclée… 😉
Que j’ai aimé, lire, dans le temps de ma jeunesse, ces auteurs…
La nature est belle, très belle et elle sait nous faire comprendre certaines choses. Il suffit de regarder, de l’aimer. Elle sait nous apporter la paix. Ne disons-nous pas parfois: comme j’aimerais que le temps s’arrête…
Merci Pierre pour ces belles photos et les textes de Rousseau et Diderot.
Magnifique harmonie des mots et des photos.
Chaque fois que je viens vous rendre visite Pierre, je repars en ayant lu de magnifiques textes et vu de magnifiques photos. Vous êtes trés doué pour faire de si beaux articles. Merci à vous pour ce partage !
et parce qu’être seul pour rêver… mais ce rêve c’est si gentil de le partager 🙂
Encore une fois mes amis et amies, merci. De tout coeur.
Comme il est important d’être seul, de temps en temps au moins. Aujourd’hui, c’est un peu un combat pour y arriver..
Bonne journée. Et merci pour vos photos et vos textes.