
Observer de la rive les départs des autres voyageurs, c’est aussi nourrir des rêves présents et à venir

Et Apollinaire n’a pas oublié : Je passais au bord de la Seine – Un livre ancien sous le bras – Le fleuve est pareil à ma peine – Il s’écoule et ne tarit pas – Quand donc finira la semaine

J’ai souvenir de m’être éloigné de la rive de Saint-Siméon, en compagnie de mon ami Jean. Éva n’était pas au Québec. J’ai souvenir d’avoir eu le cœur serré non par l’idée d’une séparation mais par celle d’une découverte d’une partie méconnue de la grande Route bleue du Québec!

Ces gens de la rive qui voient autant de départs rêvent-ils de grands horizons lorsque le fleuve est si près d’eux

Nous nous éloignons. Le moment trop court sur le fleuve sera vécu pleinement, avec excitation et avec les yeux tout ouverts sur l’horizon bleu

Il y a parfois des départs tristes, comme celui de Louis Aragon :
Je pars et je vous abandonne
Longs quais de pierre sans personne
Veillant sur le fleuve profond
Où les désespérés s’en vont

Et l’écrivain coréen Hwang Sok-Yong écrivait avec justesse : Il ne faut pas avoir peur des vagues qui agitent l’âme. C’est ça, la vie

Pour l’académicien Édouard Estaunié : les êtres ont la mobilité et l’éphémère durée des vagues ; seules, les choses qui leur ont servi de témoins sont comme la mer et demeurent immuables

Tracer sur le fleuve un sillon marque ainsi le passage. Et les vagues effaceront rapidement ce passage pour que les émotions ne s’éternisent point, flottant éperdues au-dessus des flots

Bizarre cette réalité qui veut qu’un rêve inassouvi survive au temps, alors qu’un autre rêve, comblé, se meurt d’ennui et d’oubli
Un océan qui coule, c’est ça le Saint Laurent. Ouah la vache je fais de la poésie j’ai pu qu’à aller en Gaspésie… rime riche. 😀
C’est un magnifique billet sur le fleuve, vos textes et photos me touchent beaucoup! Merci pour ce beau moment, bonne journée cher Pierre!
pensées tristes et belles photos – c’est pour ça (pas uniquement je sais) qu’il est là le fleuve- océan, emporter idées
Que c’est magnifique, encore une fois, ce que vous photographiez et ce que vous écrivez…. Quel bonheur, à chaque fois.
Aujourd’hui, parmi tout ce trésor, je retiens cette belle phrase de cet écrivain coréen que je ne connais. Merci d’ouvrir de beaux horizons.
Bonne journée !
Fleuve et départ (et il y a vraiment des gens qui habitent tout près ? fou, ce qu’ils voient le matin en ouvrant leurs volets…)
Quel beau voyage, je suis émue, merci de nous avoir emporté dans tes bagages.
Jolies vues qui prolongent un air de vacances….
Pour compléter mon message précédent : je me suis permise de vous citer sur mon blog. J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur.
Bonne journée.
Et l’on se prend à rêver que ce fleuve nous mène vers les tropiques ; hélas, eux aussi seraient tristes… Merci, Pierre, pour ce beau voyage !
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