
Si les fleurs sont souvent présentes dans notre poésie, dans nos lectures, dans notre environnement immédiat, qu’aurait-elle à nous dire si elles pouvaient parler?
Il était une feuille
Il était une feuille avec ses lignes.
Ligne de vie
Ligne de chance
Ligne de cœur.
Il était une branche au bout de la feuille.
Ligne fourchue, signe de vie
Signe de chance
Signe de cœur.
Il était un arbre au bout de la branche.
Un arbre digne de vie
Digne de chance
Digne de cœur.
Cœur gravé, percé, transpercé
Un arbre que nul jamais ne vit.
Il était des racines au bout de l’arbre.
Racine, signe de vie
Vignes de chance
Vigne de cœur.
Au bout de ces racines, il était la Terre.
La Terre tout court.
La Terre toute ronde.
La Terre toute seule au travers du ciel.
La Terre.
Robert Desnos

Je me plais à imaginer que ce dialogue pourrait s’harmoniser avec la couleur de notre interlocutrice…

Dans mon cas, si je devais m’adresser à une fleur, je craindrais de céder à un long monologue… tant je serais bavard devant cette beauté

Dialogue apaisant, monologue tout en douceur… harmonie irradiante. L’inspiration faite fleur… ou une fleur toute en inspiration

Le poète est passé ; au milieu du silence
s’organise un concert,
comme un lilas ; une pensée se pense,
le monde s’est ouvert
Alain Bosquet

Les poètes
Ce sont de drôles de types qui regardent les fleurs
Et qui voient dans leurs plis des sourires de femme
Ce sont de drôles de types qui chantent le malheur
Sur les pianos du coeur et les violons de l’âme
Léo Ferré

J’aime et je chante le printemps fleuri.
J’aime et je chante l’été avec ses fruits.
J’aime et je chante la joie de vivre.
J’aime et je chante le printemps.
J’aime et je chante l’été, saison dans laquelle je suis né.
Robert DESNOS

Ce matin
Au détour du chemin
Je rencontrai le Printemps.
Vêtu comme un marquis, il avait mis
Des fleurs à son chapeau
Des fleurs à son manteau
Et même sur son dos
Henriette Ammeux-Roubinet