
J’en suis à ma deuxième visite à la Plage du quai de l’horloge. Le désert sur sable blanc. Et si les chaises racontaient…

Madame Blue : Canicule en moins, nous nous sentons plus… légères
Monsieur Legris : C’est peu dire, madame Blue. Nouvelle légèreté de l’être

Monsieur Legris : D’antan, nos plages étaient autrement plus occupées… il y avait des enfants… des jeunes gens heureux et pleins d’entrain… (soupir)
Madame Blue : L’été passait si vite…

Madame Blue : Et cet horloge qui appesantit notre solitude… L’horreur! Ding dong aux quinze minutes…

Madame Blue : Bonjour madame Azure
Madame Azure : Bonjour madame Blue
Madame Blue : Le jour risque d’être long, ne pensez-vous pas?
Madame Azure : J’exècre les foules. Je ne me plains pas trop!
Madame Blue : Ah bon! Euh! Permettez cette question indiscrète? Vous aimez les plages, au moins?
Madame Azure : Très peu. Faut bien gagner sa vie, n’est-ce pas?

Madame Blue : Les Montréalais n’aiment pas leur plage?
Madame Azure : Plage, dites-vous? Et pour vous baigner, que faites-vous?
Monsieur Legris : Évidemment une plage sans possibilité de se baigner… c’est plutôt embêtant
Madame Bleu-Turquoise : Sans nos papotages, ces lieux seraient davantage tristes…

Monsieur Legris : La saison est jeune. Nous sommes en avant-midi. Il faut être patient. Vivement une grosse canicule. Et dire qu’on nous bassine les oreilles avec le réchauffement de la planète…

Madame Azure : Mais dites-moi madame Blue. Vous somnolez… ?
Madame Blue : Y a-t-il mieux à faire ma bonne dame?

Monsieur Legris : Quel temps annonce-t-on pour le prochain week-end?
Madame Bleu-Turquoise : Aucune idée. Chaque jour suffit sa peine, je dirais

Monsieur Legris : La vie des chaises de plage n’est vraiment plus ce qu’elle a déjà été. Je ne suis pas passéiste… vous savez. Mais…

Voilà les quelques brides de conversations que j’ai glanées ça et là sur cette nouvelle plage du quai de l’horloge, dans le Vieux-Port de Montréal. Malgré tout, je vous souhaite un bon week-end et si vous passez par chez nous, peut-être serez-vous plus indulgent pour cet accès au fleuve pour lequel il faut payer un droit d’admission. Rien n’est parfait, n’est-ce pas?