
Et ces promenades matinales me sont une occasion de dialogues avec moi-même que j’ai trop longtemps ignorés dans une autre vie

Il m’aurait été impossible de m’interroger, dans une vie antérieure, sur la notion d’immobilité et sur les observations qu’elle suscite au cours d’une promenade dans la nature

Si tout ne fut et n’est encore que mouvement, la destination finale de la vie n’est pourtant qu’immobilité éternelle

Toutes les villes du monde devraient avoir une montagne pour s’y réfugier. Telle la Ballade de Narayama

Après qu’on a franchi les Sept Vallées, tout droit devant, c’est le chemin de Narayama. A Narayama, quoiqu’il y ait un chemin, il n’y a pas de chemin. On monte au milieu des chênes, plus haut, toujours plus haut, et, là, le dieu vous attend
Naramaya de Fukazama – (Edition Folio n° 1179 )

Il n’y a pas de neige éternelle au sommet de la montagne mais il y a l’espoir fou d’une grande réconciliation avec la nature

Parfois sur ces chemins aux pas perdus, tout nous prédispose à la solitude… jusqu’à ce que le hasard n’en décide autrement

Et ainsi tout au long de notre parcours la réalité nous rattrape et nous indique que nous ne sommes pas vraiment seuls dans la vie

Et dans ces instants d’intense fusion avec la nature, la beauté réside dans ce dialogue qui renaît en nous avec ce qui se déploie sous nos yeux, jusqu’à plus soif

Il m’a semblé ce matin-là que la lumière était singulièrement éblouissante et qu’elle se dissipait si gracieusement à travers les grands arbres verts

Me faudra-t-il mettre au compte de l’insomnie ce privilège qui m’est maintenant donné de saisir avec passion ces moments de profonde béatitude que me donne Dame Nature?

Plus je la regarde, plus je l’observe, plus le silence m’envahit, plus je trouve la Terre que j’habite séduisante et d’une grande élégance