
Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train qui roule
La vie
S’écoule
Guillaume Apollinaire

Je ne vois plus que toi, automne, puisque tu occupes tout mon esprit, puisque tu es présent dans toutes les sphères de ma création

Tu marques nos vies des couleurs d’une fin dernière, parce que nous abandonnerons l’été qui ira joindra le temps des souvenirs

Les grands espaces nous rechercherons et les grands espaces nous occuperons encore comme un dernier privilège d’une saison qui s’apprête à nous quitter dans l’oubli

Et depuis combien de saisons chantons-nous les feuilles mortes et pour combien de saisons, encore, les reverrons-nous occuper nos pensées?

Nous reverrons encore une fois ces mots de Lamartine se réaliser :
Oui, dans ces jours d’automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d’attraits,
C’est l’adieu d’un ami, c’est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !

Et les grandes célébrités du monde, si immuables, se refermeront davantage dans le lourd silence de l’hiver qui vient

Et celui-là, et celui-là l’oublierai-je encore plus avec la venue de ces hivers de rigueur et de froidure?

La terre ne rougit point de honte de nous offrir ainsi des saisons qui magnifient si bellement les beautés de la nature

Je n’aurai de cesse d’arpenter, avant l’installation des grandes neiges,
les parcs de ma ville pour voir jaillir les couleurs de l’automne

Lamartine me hantera jusqu’à mon dernier souffle :
La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;
A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu’elle expire,
S’exhale comme un son triste et mélodieux.