
Cap Tourmente est le paradis de l’ornithologie ! Mais mon regard cette fois-ci se porte ailleurs… sur des couleurs éphémères
C’est toujours un plaisir que de se promener à deux au travers de la campagne, en marchant dans les herbes, en traversant les haies, en sautant les fossés, abattant des chardons avec votre bâton, arrachant avec la main les feuilles et les épis, allant au hasard comme l’idée vous pousse, comme les pieds vous portent, chantant, sifflant, causant, rêvant, sans oreille qui vous écoute, sans bruit de pas derrière vos pas, libres comme au désert ! Ah ! de l’air ! de l’air ! de l’espace encore ! Puisque nos âmes serrées étouffent et se meurent sur le bord de la fenêtre, puisque nos esprits captifs, comme l’ours dans sa fosse, tournent toujours sur eux-mêmes et se heurtent contre ses murs, donnez au moins à mes narines le parfum de tous les vents de la terre, laissez s’en aller mes yeux vers tous les horizons !
Flaubert – Par les champs et par les grèves – Voyage en Bretagne

Et c’est ici, au cours du mois d’octobre, que les oies des neiges (couramment appelées oies blanches) viennent prendre des forces le long de l’estuaire du Saint-Laurent avant de poursuivre leur voyage qui les mènera du Grand Nord vers leurs quartiers d’hiver sur la côte Atlantique

Suivre une passerelle qui se faufile dans une forêt inhabituelle, toute de coloris vêtue, nous détache de la vie urbaine

Et au cours cette promenade force est de constater la variété des tons et couleurs retouchés par la magie de la lumière

Bientôt s’achèveront nos écritures. Bientôt s’estomperont nos souvenirs. Bientôt bientôt… viendra l’hiver et nous rangerons nos pinceaux et notre palette. Nous chercherons dans le blanc de l’hiver des pointes d’espoir vers un autre printemps, vers un autre été

Nous attendrons sagement. Sagement nous laisserons l’automne nous quitter. Sagement nous attendrons les premiers signes des premières neiges d’un hiver qui se voudra persistant. Et je regarderai passer un soixante-huitième hiver