
Et si Marcel, mon ami photographe, était aussi un peintre qui s’ignore? Marcel a regroupé douze photos sous le merveilleux thème : Miroirs d’automne

Exercice de style, certes. Paul Klee ne disait-il pas à juste titre : dégager les éléments de forme, les arranger en subdivisions ; la dislocation de cet ordre et la reconstruction d’une totalité de tous les côtés simultanément : la polyphonie plastique, l’obtention du repos par l’équilibre du mouvement (…)

Chercher, repérer, observer, saisir les nuances des reflets sur le miroir de l’automne, exercice de solitude et de recueillement. Il faut réfléchir, l’œil ne suffit pas, disait Cézanne

Couleurs tachetées, posées sur le miroir comme par un jeu d’improvisation, savamment ordonnées, avec une précision et un grand souci d’harmonisation. Marcel a su en saisir toute la quintessence. Léonard de Vinci précisait que la peinture est une poésie qui se voit au lieu de se sentir ; et la poésie est une peinture qui se sent au lieu de se voir

Devant ces miroirs de l’automne, me viennent ces mots d’Ingres : Il n’y a pas deux arts, il n’y en a qu’un : c’est celui qui a pour fondement le beau éternel et naturel

Et si ce geste de photographier devenait celui de peindre, les mots de Cézanne prendraient aux yeux de l’artiste tout leur sens : peindre d’après nature ce n’est pas copier servilement, c’est réaliser ses sensations

Marcel ne se revendique pas peintre. Je le vois toutefois comme témoin d’une grande et vaste œuvre d’art, celle que la nature veut bien dans sa grande générosité nous faire profiter. Une démarche qui n’est pas sans ignorer la simple beauté des choses de la vie : La poésie est mémoire baignée de larmes (…) la gravure est mémoire baigné de songe (…) la sculpture est mémoire ensoleillée (…) la peinture est mémoire nimbée de lumière (…) la musique est mémoire de la mer (Miguel Angel Asturias)

La richesse des mots de Maupassant se fusionne si bien aux couleurs de l’automne : L’automne, l’automne merveilleux, mêlait son or et sa pourpre aux dernières verdures restées vives, comme si des gouttes de soleil fondu avaient coulé du ciel dans l’épaisseur des bois

Que ce soit un lac, un fleuve, une mer, un océan… il y aura toujours un espace pour les grandes œuvres de la nature et je n’ai d’espoir qu’il se trouve toujours un artiste, peintre et photographe, pour en saisir l’ultime moment de grâce que dégagent ces miroirs de l’automne

Et si le destin avait fait de Marcel Asselin un peintre naturaliste? Œuvres de solitudes, de promenade, d’observation, quintessence du beau et de la grâce, signées Marcel Asselin. Merci
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