Mon rêve prend racine dans le temps
Je me reconnaîtrai dans une image de la terre
Je creuse mon berceau et j’élève mon toit
Je dis la force d’une forêt reverdie
Je dis l’extrême faiblesse d’un grain qui germe
Je n’ai plus peur j’énumère mes songes
J’apprends à parler je vous reconnais
L’automne de mon pays est le plus beau de la terre
Octobre est un érable plein de songe et de passionMa maison fait face à tous les pays
Et toutes mes tables seront complètes
Gatien Lapointe
Ode au Saint-Laurent (Extrait)

Et ces lacs qui sont légion au Québec... je voudrais les parcourir un à un... pour m’enivrer de leur beauté
Mon pays, c’est grand à se taire
C’est froid, c’est seul, c’est long à finir, à mourir
Entendez-vous les vents, les pluies, les neiges et les forêts ?Mon pays, quand il te parle
Tu n’entends rien tellement c’est loin, loin, loin, loin, loin
Entendez-vous les vents, les pluies, les neiges, et les forêts ?Dans mon pays, les gens se taisent
Ils endurent, apprennent et ils se cramponnent aux dures semaines
Entendez-vous les vents, les pluies, les neiges et les forêts ?Et que veux-tu que je te dise de plus ?
Que mes pères, au lieu d’aller s’instruire à l’époque
Eh bien, ils se devaient, pour survivre, de construire
Et que maintenant ils arrachent, fracassent
Arbres, nature, pour au plus vite s’inscrire dans le bien-vivreDans mon pays, les gens se taisent
Ils endurent, apprennent et ils se cramponnent aux dures semaines
Mon pays, quand il te parle
Tu n’entends rien tellement c’est loin, loin, loin, loin, loin …Mon pays, c’est grand à se taire
C’est froid, c’est seul, c’est long à finir, à mourir
Entendez-vous les vents, les pluies, les neiges et les forêts ?Claude Léveillée – Mon pays

Claude Léveillée chantait aussi : Sur un cheval blanc je t'emmènerai Défiant le soleil et l'immensité Dans les marais inconnus des Dieux Loin de la ville Uniquement nous deux

Mais a-t-on vu de près l'homme de mon pays
A-t-on vu ces milliers de lacs et de montagnes
Qui s'avancent à pas de bêtes dans ses paumes
A-t-on vu aussi dans ses yeux ce grand désert
Ici chacun marche sur des échasses
Nous existons dans un geste instinctif
Naîtrons-nous dans une parole
Quelles marées nous amèneront aux rives du monde
Gatien Lapointe - Ode au Saint-Laurent

Le ruisseau des jours aujourd'hui s'arrête Et forme un étang ou chacun peut voir Comme en un miroir l'amour qu'il reflète Pour ces cœurs à qui je souhaite Le temps de vivre leurs espoirs (Gilles Vigneault)

Il n'est coin de la terre Où je ne vous entende Il n'est coin de ma vie À l'abri de vos bruits Il n'est chanson de moi Qui ne soit toute faite Avec vos mots vos pas Avec votre musique (Gilles Vigneault)

Je parle avec les mots noueux de nos endurances nous avons soif de toutes les eaux du monde nous avons faim de toutes les terres du monde (Gaston Miron)

Ma langue est d'Amérique Je suis né de ce paysage J'ai pris souffle dans le limon du fleuve Je suis la terre et je suis la parole (Gatien Lapointe)

Le soleil se lève à la plante de mes pieds Le soleil s'endort sous ma tête Mes bras sont deux océans le long de mon corps Le monde entier vient frapper à mes flancs (Gatien Lapointe)