
Une occasion idéale pour prolonger mes heures de promenade vers la nuit. Elle vient maintenant déjà assez tôt.

Parfois je cède à l’improvisation. Parfois il me faut vraiment organiser ma journée. C’est ainsi. Vieillir c’est à la fois céder à la liberté, mais c’est aussi affronter des contraintes imprévues

Les moments de grâce font d’une vie de retraitée des ilots de temps qui sautillent par touches successives sur des instants de bonheur

Et plus les automnes passent dans une vie, plus ces courts instants de bonheur se font capricieux et rares

Et c’est par la lumière que nous viennent ces instants de bonheur qui nous frôlent comme une douce brise en période de canicule

Et le temps s’écoule dans une bienfaisante douceur et lenteur que ne dédaignent plus nos os fatigués et rompus

Et nos promenades, jadis menées d’un pas alerte, s’allongent dans les heures du jour pour se terminer plus tôt dans la nuit du temps

Force est de réaliser que, parallèlement à l’automne, l’heure du retour vient plus tôt en vieillissant parce que nos os l’exigent ainsi

Avant que ne s’éteigne le jour il faut hâter le pas. Avant que n’arrive la nuit il faut se garder alerte

Et notre parcours sera de plus en plus sollicité par cette nécessité des petits arrêts dans le temps

Je les regarde souvent passer. Ils font partie maintenant de mon imaginaire. De mes rêves fous. Tiens, il me vient à l’esprit ce vieux conseil de Saint-Augustin : Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d’un pas ferme. Je retourne à la maison où m’attend un confort tout relatif.
oh Pierre ! ce billet – succession de oh en descendant et découvrant chaque photo – et la sagesse finale
Votre billet est magnifique, photos et paroles mais vous savez Pierre, quand nous prenons notre temps, nos yeux nous font voir de vrais trésors tout autour de nous, nous apprenons à mieux regarder, mieux voir, apprécier, il faut prendre le temps de prendre du temps… Merci pour ce superbe moment de tendresse! Bisou et bonne journée harmonieuse!
Pierre, je me permets de me joindre aux mots de Maria-Lina… Elle a écrit ce que je pensais.
C’est peut-être un bonheur d’aller moins vite dans nos vies de retraite. Cela nous permet d’admirer ce que d’autres personnes n’ont pas le temps de voir, pris par un horaire de travail.
Ce matin, par exemple, j’avais un rendez-vous pour une prise de sang et sur mon chemin, j’ai eu la joie de voir des rouges-queue, des oies en traversant un petit parc et des canards. Beaux moments.
Je vous souhaite une belle et douce journée cher ami et merci de ce superbe billet automnal.
Amitié.
« La fleur bleue rougit de honte
Que se passe-t-il dans son pistil ?
Frêle fleur bleue, elle est prompte
A se parfumer d’exil
Sur la terre, trop de trombes
Encore se battre, encore souffrir
Encore un pétale qui tombe
La fleur bleue veut plus fleurir
Baladons-nous encore un peu
Il se pourrait que dans ce champ
Parmi tant de chardons méchants
Elle se cache comme elle peut
La fleur bleue à peine éclose
Voyait du rose dans la vie
Son roman à l’eau de rose est décidément flétri
L’innocence n’est plus de mise
Les illusions de pureté
Ont bouclé toutes leurs valises
La fleur bleue s’y est jetée
C’est une loi de la nature
A l’envers de l’ange, le démon
Ils ne battent plus les coeurs purs
De Jean-Roger Caussimon
Baladons-nous encore un peu
A travers les chardons ardents
Encore un pas, serrons les dents
Elle attend peut-être nos yeux
Comme un musicien attend
Face au fin fond, fin fond des cieux
Face au désert de son chant
La Blue note, la Note bleue … »
Claude Nougaro…
Nougaro le poète. Un beau rappel, Lou. Merci
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Une jolie balade géographique et intemporelle ou « hors-saison » comme dirait Cabrel