
Selon l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), en France, pour une forêt feuillue tempérée, il y a entre 5 et 9 ha de feuilles pour un hectare de forêt. La surface d’une feuille est de l’ordre de 15-20 cm2 pour le tilleul, le charme ou le hêtre, de 30 cm2 pour les chênes et peut atteindre 70 cm2 pour le châtaignier. Ainsi, un petit chêne de 15 ans présente une surface foliaire de 15 à 20 m2 soit entre 3000 et 5000 feuilles ! Et pour un hectare de forêt, il faut compter entre 30 à 45 millions de feuilles…

Et moi, tout observateur amateur que je suis, je n’ai observé que deux toutes petites feuilles virevolter dans le ciel bleu. Si petites au loin qu’elles devenaient les plus importantes d’entre toutes leurs soeurs

Et la petite feuille solitaire s’est soudainement sentie accompagnée par d’autres soeurs également en chute libre

Comme l’indique le Jardin botanique de Montréal, les feuilles sont des usines à photosynthèse : alors que le soleil est toujours disponible, l’eau ne l’est plus ; ne plus avoir de feuilles permet donc à l’arbre d’économiser son énergie

Évènement banal? Peut-être pas pour tout le monde. Certains voudront même immortaliser ce gracieux moment de la chute des feuilles

Et dans chaque feuille qui tombe
Je lis un présage de mort.
Fatal oracle d’Épidaure,
Tu m’as dit : Les feuilles des bois
A tes yeux jauniront encore,
Et c’est pour la dernière fois.
Charles-Hubert Millevoye
Librairie de Ladrange, 1837 (Tome premier, pp. 30-34)

La diversité des espèces de nos forêts crée un mélange de couleurs particulièrement riche, allant du pourpre caractéristique des frênes d’Amérique, au jaune feu des érables à sucre
Je suis un arbre
Je suis un arbre les enfants !
Je suis un arbre
Sur lequel de temps en temps
Viennent tout furtivement
Se poser des oiseaux-poëmes
(drôles d’oiseaux vraiment !)Les attraper c’est difficile
Vers l’un parfois je tends ma branche
(Je veux dire mon bras !)
Mais le poëmoiseau s’en vaParfois j’en attrape un
Et je le garde dans mes mains
Pour le mettre en mes mots-cages
(Du moins s’il chante bien !)Les enfants ! Je suis un arbre
Avec de temps en temps
Un oiseau-poëme qui se pose dedansVous regardez en souriant
Le dessus de mon crâne
En pensant au feuillage manquant
Mais ça ne fait jamais qu’un espace plus grand
Pour qu’ils se posent plus aisément
Les poëmoiseaux les oiseaux-poëmesLes enfants !
Daniel Schmitt
Je suis un arbre
Lo Païs d’Enfance, 1995

J’entrevoyais un automne terne et ennuyeux. Quelle erreur! Je ne cesse de m’éblouir devant ces couleurs que je redécouvre sous l’oeil de la photographie

Et toutes ces photographies valent bien les trois ou quatre heures de traitement et de mise en ligne, n’est-ce pas?

Une palette si riche que je m’interroge chaque fois que je tente d’en saisir l’essence comment va réagir mon appareil photo…
permettez moi de copier coller vos photos , j’ en suis fasciné. le Canada , c,est ma deuxième patrie. et sa ma premiére spirituelle
Merci cher Pierre pour ce magnifique billet d’automne! Les couleurs sont éclatantes! Avec la pluie et le vent qu’on a eu ici dernièrement, cela a beaucoup dépouiller les arbres de leurs feuilles, un nouveau décor bien différent… Bonne soirée!
voilà que j’apprends beaucoup de choses, mais je crois que je vais retenir surtout l’incroyable variété de tons des l’automne chez vous
c’est superbe
Puis-je dire « Enfin ! » ?
😛
Magnifique, toutes ces couleurs, dire qu’on a ça tous les ans…
et on ne s’en lasse pas, et plus on prend de l’age, plus on trouve ça beau.
de magnifiques couleurs à Montréal
on n en voit pas ainsi chez nous ( bretagne )
je viens de chez les cafards
bon lundi pour vous
kénavo
Votre capteur d’images fait des miracles 😉 Merci pour votre touche magique, vos mots et le lien sur « L’éloge de l’arbre » 🙂
Combien de fois ai je essayé d’immortaliser la feuille d’automne qui tombe !
Bravo pour ce joli résultat.
Et pour ce couple, image immortelle malgré leurs tenues modernes.
Toutes ces couleurs qui se côtoient, qui se mélangent et que l’on retrouve au sol sont tout simplement magnifiques. Bravo Pierre d’avoir su capter si bien les feuilles qui volent.
Ce sont des photos de rêve et je ne me lasse pas de tourner les pages de votre album sur l’automne. Merci de ce très beau poème.
Une fois de plus, vous me faites envie avec les couleurs si chaleureuses de l’automne, ces feuilles qui voltigent sans se poser de question. Les chiffres que vous citez à propos de leur superficie sont tout à fait époustouflants. Ils me rappellent un exercice que mon fils, alors âgé de 13 ans, avait dû faire avec ses copains de classe. Leur prof les avait emmenés près d’un arbre bien touffu, en automne justement, et leur avait demandé de compter les feuilles. Les pauvres s’y étaient tous mis, ne comprenant pas que le but de la question était de tester leur maturité.
Tout comme le vol d’un papillon, la feuille qui virevolte me ramène à l’état d’enfant émerveillée face à la magie de la nature. Que de beaux tableaux ici peints…
Pingback: Bloguer ou ne pas bloguer » Play with me, moteasobu atashi