
La futilité du temps n’est pas dans le fait qu’il fait gris. La futilité est de le redire sans cesse, ad nauseam. Et si nous parlions des couleurs de la ville…

Les promenades sont-elles futiles en elles-mêmes? Diantre, j’en suis là de mes sempiternelles interrogations. Pensées délétères que doivent impérativement faire fuir les beautés de certains quartiers

A la retraite, pourquoi ai-je cette obsession du temps, me croyant tous les jours être un samedi? Même sans soleil, certains trottoirs semblent auréolés de lumière

Je pense déjà à demain. De quoi sera fait demain? Que je vais-je découvrir qui ne me soit pas connu déjà? L’horreur de la routine devient obsédante

Ma ville est-elle essence même de la beauté? Nenni. Les actualités me le rappellent cruellement. Entre temps, je laisse vagabonder mes pensées du jour

J’aime cette chanson de Fugain qui m’est présente comme un ver d’oreille, expression tirée de l’allemand Ohrwurm
Je n’aurai pas le temps, pas le temps
Même en courant
Plus vite que le vent
Plus vite que le temps
Même en volant
Je n’aurai pas le temps, pas le temps
De visiter toute l’immensité
D’un si grand univers
Même en cent ans
Je n’aurai pas le temps de tout faireJ’ouvre tout grand mon coeur
J’aime de tous mes yeux
C’est trop peu
Pour tant de coeurs et tant de fleurs
Des milliers de jours
C’est bien trop court, bien trop courtEt pour aimer
Comme l’on doit aimer quand on aime vraiment
Même en cent ans
Je n’aurai pas le temps, pas le tempsJ’ouvre tout grand mon coeur
J’aime de tous mes yeux
C’est trop peu
Pour tant de coeurs et tant de fleurs
Des milliers de jours
C’est bien trop court, c’est bien trop courtMichel Fugain

Allez. Un autre jour vécu. Hier, aujourd’hui et demain ne doivent pas être que des vues de l’esprit. Et dans votre ville ou votre village ou votre hameau comment vont les couleurs de la vie?