
Mon ami Marcel Asselin a eu la gentillesse de me faire parvenir ces belles photos marquées sous le signe de la mélancolie. Il me faudra trouver les mots justes pour les accompagner

Accompagné de son ami, Marcel a scruté son environnement pour trouver trace de quelques signes qui épouseraient le thème de la mélancolie
La mélancolie
C’est les yeux des chiens
Quand il pleut des os
C’est les bras du Bien
Quand le Mal est beau
C’est quelquefois rien
C’est quelquefois trop
La mélancolie
C’est voir dans la pluie
Le sourir’ du vent
Et dans l’éclaircie
La gueul’ du printemps
C’est dans les soucis
Voir qu’la fleur des champs
La mélancolie
C’est regarder l’eau
D’un dernier regard
Et faire la peau
Au divin hasard
Et rentrer penaud
Et rentrer peinard
C’est avoir le noir
Sans savoir très bien
Ce qu’il faudrait voir
Entre loup et chien
C’est un désespoir
Qu’a pas les moyens
La mélancolie
La mélancolieLéo Ferré – La Mélancolie (extrait)

Parfois reléguée dans les ombres de la vie, la mélancolie se vit par petites doses qui, telle une arsenic puissante, agissent insidieusement. Et le vieux Hugo écrivait : La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste
Ici-bas tous les lilas meurent,
Tous les chants d’oiseaux sont courts.
Je rêve aux étés qui demeurent
Toujours…….Ici-bas les lèvres effleurent,
Sans rien laisser voir de leur velours.
Je rêve aux baisers qui demeurent
Toujours……..Ici-bas tous les hommes pleurent,
Leurs amitiés et leurs amours.
Je rêve aux couples qui demeurent
Toujours………Sully Prud’homme
Sur le coteau, là-bas où sont les tombes,
Un beau palmier, comme un panache vert,
Dresse la tête, où le soir les colombes
Viennent nicher et se mettre à couvert.Mais le matin elles quittent les branches :
Comme un collier qui s’égrène, on les voit
S’éparpiller dans l’air bleu, toutes blanches,
Et se poser plus loin sur quelque toit.Mon âme est l’arbre où tous les soirs, comme elles,
De blancs essaims de folles visions
Tombent des cieux en palpitant des ailes,
Pour s’envoler dès les premiers rayons.Théophile Gautier
Poésies

Dans les couleurs de l’automne, le bonheur, parfois, se cache derrière des teintes de douce mélancolie lorsque les souvenirs se font rappel de nos jours heureux en des temps plus jeunes

Il y eut cette mode cruelle de tracer sur les arbres des cœurs pour nous souvenir, en des temps plus vieux, de nos belles heures de fine griserie

Les reflets de ces feuilles mortes après la pluie viendront nous hanter davantage lorsque resurgissent les réminiscences de profonde tristesse
Ah ! Comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah ! Comme la neige a neigé !
Qu’est-ce que le spasme de vivre
Ô la douleur que j’ai, que j’ai !Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire. Où vis-je ? Où vais-je ?
Tous ses espoirs gisent gelés ;
Je suis dans la nouvelle Norvège
D’où les blonds ciels s’en sont allés.Pleurez oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.Ah ! Comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah ! Comme la neige a neigé !
Qu’est-ce que le spasme de vivre
A tout l’ennui que j’ai, que j’ai !Émile Nelligan – Soir d’hiver

Lorsque la neige sera à nouveau à nos portes, il nous restera les mots d’Émile, notre grand poète, le plus nostalgique parmi les nostalgiques au cœur de la mélancolie
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone.Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleureEt je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morteVerlaine
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