
Il y a deux types de randonnées dans ma vie. Celle dans ma ville, en forêt, en voyage, ou l’autre, sur l’Internet. Et c’est ainsi que j’ai trouvé un texte (paroles de chanson) intéressant, que je vous livre dans le cadre de cette chronique
Hé, j’crois j’ai besoin d’un peu d’air frais,
D’une ballade en forêt !?
J’sais plus trop c’que j’fais,
La vie use !
Hé, j’aime pas du tout c’que j’fais
Mais bon j’ai une bonne paie
J’suis un homme mûr, j’ai des mômes, une voiture
Hé, tu sais mon choix est faitJ’peux plus revenir en arrière,
Tu parles d’une carrière
Dans une firme planétaire
Hé, j’fais partie des gens qui gagnent leur argent
sur notre atmosphère !
Hé, j’fais partie des gens qui gagnent leur argent
sur l’asthme de leurs enfantsHé, j’crois j’ai besoin d’un peu d’air frais,
D’une ballade en forêt !?
J’sais plus trop c’que j’fais,
La vie use !
Hé, j’aime pas du tout c’que j’fais
Mais bon j’ai une bonne paie
J’suis un homme mûr, j’ai des mômes, une voitureHé, après tout j’ai choisi
Ainsi va la vie et le monde vieillit
Hé, dans 3 ans, c’est la retraite
J’sauverai pas la planète, j’vais pas m’prendre la tête
Hé, j’fais partie des gens qui vous laissent un futur
Avec emmerdements et tonnes d’ordures
Moi j’fais partie des gens qui vous laissent un futur
Bourré d’armements au minimum d’air purHé, faut pas compter sur moi
J’ai raté ma jeunesse
J’profiterai de la vieillesse
Hé, faut pas compter sur moi dans c’bordel
Y’a plus qu’toi dans c’bordel, y’a plus qu’toiHé toi, t’es celui qui rêve !
Je t’envie ! J’en crève !
Que ma vie est triste, que la vie est triste
Hé, je sais pas combien tu es
J’te laisse mes regrets et mon amertume
Parce que moi, j’fais partie des gens qu’ont vécu grassement
Qui t’laissent un héritage
Parce moi, j’fais partie des gens qu’on traversé les temps
Sans faire de sentimentsEt après…
Tryo – Ballade en forêt (Album Grain de sable – 2003)

Au cours de ma promenade, j’avais noté sur un papier les paroles de cette chanson que j’ai lues et relues à quelques reprises. Je ne connaissais pas ce groupe. Et j’ai appris au cours de ces autres randonnées dans la blogosphère que ce groupe était à Montréal en avril dernier
Si tu es né dans une cité HLM
Je te dédicace ce poème
En espèrant qu’aux fonds de tes yeux ternes
Tu puisses y voir un petit brin d’herbe
Et les man faut faire la part des choses
Il est grand temps de faire une pose
De troquer cette vie morose
Contre le parfum d’une roseC’est l’hymne de nos campagnes
De nos rivières, de nos montagnes
De la vie man, du monde animal
Crie-le bien fort use tes cordes vocales !
Pas de boulots, pas de diplomes
Partout la même odeur de zone
Plus rien n’agite tes neurônes
Pas même le shit que tu mets dans tes cônes
Va voir ailleurs, rien ne te retient
Va vite faire quelque chose de tes mains
Ne te retourne pas ici tu n’as rien
Et sois le premier à chanter ce refrain !Assieds-toi près d’une rivière
Ecoute le coulis de l’eau sur la terre
Dis-toi qu’au bout, hé il y a la mer
Et que ça ça n’a rien d’héphémère
tu comprendras alors que tu n’es rien
Comme celui avant toi, comme celui qui vient
Que le liquide qui coule dans tes mains
Te servira à vivre jusqu’à demain matinAssieds-toi près d’un vieux chène
Et compare le à la race humaine
L’oxygène et l’ombre qu’il t’ammène
Mérite-t-il les coups de hache qui le saigne ?
Lève la tête, regarde ces feuilles
Tu verras peut-être un écureuil
Qui te regarde de tout son orgueuil
Sa maison est là, tu es sur le seuil…Peut-être que je parle pour ne rien dire
Que quand tu m’écoutes tu as envie de rire
Et si le béton est ton avenir
Dis toi que c’est la forêt qui fait que tu respires
j’aimerais pour tous les animaux
Que tu captes le message de mes mots
Car un lopin de terre, une tige de roseau
Servira la croissance de tes marmots !
Servira la croissance de tes marmots !Et après…
Tryo – L’Hymne De Nos Campagnes (Album De Bouches À Oreilles… – 2004)

Et je me rassure face à l’avenir en me disant qu’une certaine conscience sur la nature et l’environnement trouve sa place dans toutes les sphères de la société

Ces randonnées en forêt et en solitaire sont une occasion de revoir le passé, le présent et de penser à l’avenir

Ernest Chouinard, écrivain du Québec, écrivait dans L’œil du phare : notre destinée n’est pas un phénomène présent à nos regards ; elle embrasse un passé qui nous est invisible, un avenir qui l’est également

Oui ce texte est intéressant à plus d’un titre : Assieds-toi près d’une rivière, Écoute le coulis de l’eau sur la terre, Dis-toi qu’au bout, hé il y a la mer

D’autres avant Tryo ont su passer un message précocement écologique. Tel Anatole France qui constatait en son temps que nous vivons trop dans les livres et pas assez dans la nature
J’avais un grand arbre vert
Où nichait mon enfance ailée,
Un arbre grand troué de lumière
Qui remplissait le haut de mon âme.
J’avais de douces branches vertes
Où chantait mon enfance triste,
Des branches vertes et sonores
Qui répétaient les chagrins de mon âme.
J’avais mille feuilles vertes
Où palpitait l’élan de mon enfance,
Des feuilles lisses et captives
Comme les oiseaux de mon âme.
J’avais un grand arbre vert
Où se dénouait la fleur de mon enfance,
Pour quel printemps, pour quelle abeille ?
Pour quelle joie, pour quelle souffrance ?
Rita Lasnier – « Arbre », Escales, dans Poèmes I, Montréal, Fides, 1972

Et c’est au coeur de la nature que nous constatons le sens de la vie. Le poète belge Achille Chavée écrivait, dans son poème La vie : la vie comme la vie, je vous salue Madame la Vie, Madame notre Mère sur la terre et dans l’air et dans les eaux du rêve

Pourquoi ne pas terminer cette chronique avec cet extrait d’une belle poésie de Dyane Léger,
poète acadienne :
Avant que tout éclate en morceaux
j’aimerais écrire dans ta main
un tout petit poème
du bout du doigt.
Un tout petit poème plein de chaleur
de lait
de miel
et de lumière.
Un poème où tu voudras passer l’hiver.
une chance de pouvoir chanter que près de son HLM il y a une forêt !
Sam, Pierre je vous envie
Une autre magnifique balade, on se sent tellement bien en sentier! Merci pour ces belles photos si bien accompagnées de textes et chansons! Bonne soirée toute douce!
Je suis allée prendre l’air, loin de tout, égoïstement… de retour sur la toile pour un bol d’air partagé, un gros big up pour cet écureuil qui sort sur la route pour regarder les hommes qui passent 😉
C’est un très joli parcours, Pierre avec de magnifiques textes. Et revoir petit Sam est une joie!
Bon dimanche, cher ami 🙂
Merveilleuse cette ballade ! Les photos, les textes, tout est parfait ! Grâce à vous, je voyage devant mon écran !
Bien pensive, je suis restée, après la lecture de vos textes. Anatole France avait bien raison, les livres aident, mais ce n’est pas la vie… Envie de tourner le dos et de partir, m’enfuir, loin de cette vie toute tracée… oui que de réflexions quotidiennes mais le temps passe si vite, qu’on ne prend plus le temps de décider, et la vie coule, bientôt, demain peut-être et puis finalement le vide, quand même !
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J’entendrais bien Sam réciter et chanter ces textes 😉
on sent que le frais s’installe !