
Chercher dans la mélancolie d’une saison les motifs de se réjouir par la beauté de certains lieux

Regarder différemment l’automne en captant des tranches de vie

Se consoler des départs en imaginant ce qui reviendra

Trouver dans la nature des signes de vie qui animent une saison en dormition

Laisser courir les ombres à travers les faisceaux de lumière astrale

Trouver dans grise saison les couleurs vivifiantes pour renaître avec le départ du jour

Effectuer des promenades solitaires et se perdre dans les soliloques avec la nature automnale

Reconnaître dans les paysages diurnes les silhouettes des géants nus

Rêver tout haut de voir se prolonger la lumière des dernières semaines

Sors de ta chrysalide, ô mon âme, voici
L’Automne. Un long baiser du soleil a roussi
Les étangs ; les lointains sont vermeils de feuillage,
Le flexible arc-en-ciel a retenu l’orage
Sur sa voûte où se fond la clarté d’un vitrail
Cécile SAUVAGE (1883-1927)

Mon âme en robe d’or faite de feuilles mortes
Se donne au tourbillon que la rafale apporte
Et chavire au soleil sur la pointe du pied
Plus vive qu’en avril le sauvage églantier ;
Cependant que de loin elle voit sur la porte,
Écoutant jusqu’au seuil rouler des feuilles mortes,
Mon pauvre corps courbé dans son châle d’hiver.
Cécile SAUVAGE – « Fuite d’automne »

Ici s’achève une autre promenade, une autre quête, un autre jour d’automne