
Notre amie Denise écrivait ce jeudi en commentaire : Après l’effervescence de Noël, Montréal semble plus calme et reprend son souffle. Surprise, ma chère Denise. Montréal est sous une tempête de neige et de poudrerie depuis la nuit de jeudi
La tempête qui s’abat sur le Québec cause une véritable catastrophe dans la grande région de Montréal. Les autorités recensent des centaines de sorties de route et plusieurs carambolages, qui entraînent des bouchons monstres. Les services de remorquage sont si débordés que plusieurs automobilistes abandonnent carrément leur voiture dans les fossés. Des policiers, eux, doivent circuler en motoneige pour se rendre sur les lieux des accidents. […]
Selon Transports Québec, la visibilité va de réduite à nulle sur la plupart des routes de l’est de la province. « La chaussée est enneigée et glissante, et le vent pousse des lames de neige sur les routes. Il faut être prudent », indique le porte-parole Bruno Lacombe. […]
Des accumulations de neige de 20 à 45 cm sont prévues sur la région de Montréal, jeudi, avec des rafales pouvant atteindre 60 km/h.
Environnement Canada prévoit que la visibilité sera fortement réduite en raison de la poudrerie. Les régions au sud du fleuve Saint-Laurent pourraient recevoir jusqu’à 50 cm de neige.
«Il va neiger toute la journée et le plus gros sera terminé vers minuit», prévoit Agnès Barszcz, météorologue à Environnement Canada.
Gabrielle Duchaine
La Presse

Selon le Centre national de ressources Textuelles et lexicales, une poudrerie est une neige sèche et fine qui tourbillonne sous l’effet du vent. « Au défi des bourrasques de vent, des coups d’eau, des bordées de neige et des tempêtes de poudrerie, elle énuméra joyeusement les ressources de la maison » (Germaine Guèvremont, Survenant, 1945, p.41)

La circulation piétonne était laborieuse et comportait son lot de risques lorsque venait le temps de traverser les rues

Je sens bien mes limites de vouloir ainsi rendre compte, en quelques clichés, d’une journée de tempête de neige sur la ville et sur le Québec

Je me console quelque peu en songeant au fait que Montréal n’a pas l’exclusivité des tempêtes de neige et de poudrerie
Ma ville est multiple. Je ne sais pas mettre de clôtures entre les quartiers, les parkings étalés du centre-ville. La tentation des terrasses est permanente. Je ne sais pas choisir entre les parcs, les cinémas, les façades anciennes, la saleté et les restos chic. Je sais seulement marcher entre les saisons, la tête haute, le regard neuf comme si Montréal était une aventure toujours à recommencer. Je sais seulement me contredire comme on le fait souvent en parlant d’un grand amour ou de son enfance sans trop savoir si ce qui nous habite est le fruit de notre imagination ou la sensation mille fois vécue de la réalité. Il m’arrive parfois de laisser parler la sensation. La sensation est diffuse.
Nicole BROSSARD in « Montréal des écrivains », L’Hexagone, 1988

Vigneault l’a si bien chanté :
Dans la blanche cérémonie où la neige au vent se marie
Dans ce pays de poudrerie mon père a fait bâtir maison Et je m’en vais être fidèle à sa manière à son modèle La chambre d’amis sera telle qu’on viendra des autres saisons pour se bâtir à côté d’elle
Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
Mon refrain ce n’est pas un refrain, c’est rafale
Ma maison ce n’est pas ma maison, c’est froidure
Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver

Je voudrais pouvoir deviner à l’instant précis les pensées de ces gens qui affrontent ainsi cette première tempête de neige de la saison

Il y a des villes dont les vents rendent fou. Entrer dans une ville, c’est la comparer. L’aimer et la métaphore surgit. Certaines villes ont plus d’imagination que d’autres. À l’image des artisans qui la façonnent. Puisque la ville est la création de l’humain. Souvent elle les inspire. La ville est un joyau précis et précieux d’une civilisation. En Amérique, c’est plein de villes super-écran. De villes King-Kong aux dentitions dinosauriennes !
Jean DAOUST in « Montréal des écrivains » L’Hexagone, 1988