Jour gris. Jour sans soleil. Dimanche gris. Dimanche sans soleil. Le monde entier me semble ainsi. Fourmillière sans lumière. Qui a bien pu inventer la nuit? Diantre. Et les couleurs? Les couleurs de la vie? Les couleurs des yeux? La chaleur du coeur ne vient pas de la noirceur et des ténèbres, que diable! Ce dimanche, je reste à la maison. Je fais grève de sortie. Je proteste contre le grand ordonnateur des jours. Je lui adresse une vive requête de cesser ainsi de faire du monde dans lequel je vis un univers gris et glauque. Je veux du bonheur. Je veux des couleurs. Je veux des fleurs. Je ne veux plus des pleurs. A l’ordonnateur des jours, savez-vous ce qu’est l’urgence de vivre? Je me rebelle. Je conteste. Je me rebiffe. Je vais créer mon soleil. Et je le partagerai. D’une toute petite flamme venue d’une rue anonyme, d’un quartier gris, d’une ville terne, d’un pays qui souffre de cette absence de lumière, d’un monde en proie aux pires atermoiements, s’estompera la grisaille. Et nous attendrons le printemps si l’hiver se montre à ce point ingrat. Voilà. Colère exprimée, humeur retrouvée.