
Je suis allé voir les bonsaïs du Jardin botanique de Montréal pour trouver un peu de chaleur. A moins de vingt cinq degrés centigrade, avec le facteur éolien, en ce vendredi… une lumière chaleureuse et apaisante est bienvenue 😉

« L’homme est un bonsaï qui se prend pour un arbre », écrivait Philippe Le Roy. Il n’a pas tort, je crois.

Qu’il soit millénaire comme en Chine ou contemporain comme en Amérique, l’art de façonner des arbres miniatures n’est pas statique, nous prévient le Jardin botanique

Après l’arrivée de la secte zen au Japon au XIIe siècle, les bonsaïs ont graduellement évolué pour refléter les préceptes de simplicité et de sobriété.

Les premiers bonsaïs étaient des arbres prélevés dans les montagnes. Ils avaient été modelés, au fil des ans, par des conditions climatiques extrêmes et par un environnement rude

Les bonsaïs sont de véritables sculptures vivantes puisque l’art du bonsaï consiste non seulement à garder les arbres miniatures, mais également à leur donner des formes artistiques

Et devant ces bonsaïs millénaires, j’aime repenser à cette vérité profonde qu’énonçait Claude Roy dans Jean Vilar (1987) : L’impatience nourrit la patience, et la patience fortifie l’impatience

En me promenant dans ces lieux, chauds et enveloppants, j’ai pensé à une amie et m’est venue soudainement cette pensée d’Oscar Wilde : aujourd’hui la plupart des gens se consument dans je ne sais quelle sagesse terre à terre et découvrent, quand il n’en est plus temps, que les folies sont les seules choses qu’on ne regrette jamais (Le portrait de Dorian Gray)

Dans ces lieux de calme et de sérénité, j’aime malgré tout croire que dans la sagesse il existe encore un ilot de folie

Je m’en vais quitter les bonsaïs, heureux d’y avoir trouvé un peu de chaleur et de m’être livré tendrement à une inoffensive divagation
Les sources : Jardin botanique de Montréal