
Appareillons, capitaine, appareillons. Les larmes de l’hiver, mêlées de frimas, cèderont la place aux rires du printemps, baignés de lumière

Quittons ce port d’hiver pour des cieux nouveaux
Les Sirènes chantaient
Dans les cordages du navire,
Les bras tendus en lyres,
Les seins levés comme des feux ;
Les Sirènes chantaient
Devant le soir houleux,
Qui fauchait sur la mer les lumières diurnes ;
Les Sirènes chantaient,
Le corps serré autour des mâts,
Mais les hommes du port, frustes et taciturnes,
Ne les entendaient pas.
Emile Verhaeren – Automne

Nul cordage ne pourra nous retenir et seule l’évasion nous guidera

Pour de nouveaux rivages rompons les cordages

Il ne faut plus craindre de joindre les ports éloignés après avoir navigué en haute mer

Les chaînes du temps ne seront plus obstacles à nos désirs de départs

Les ancres de la nuit se lèveront aux aurores pour nous mener vers la lumière

Je porte en moi le fleuve et le fleuve me porte vers de nouveaux rêves

L’oiseau mal-aimé ne nous fera pas regretter cette saison mal-aimée qui nous quitte

Le grand oiseau blanc déploie ses ailes pour nous pousser vers un départ

Nos rêves, tels une source, combleront la lourde solitude d’une saison

De toi mon fleuve je me rapprocherai, pour toi, mon fleuve, je patienterai
je porte en moi le passé d’ancres, de gouvernails, de cordages de mes ancêtres et j’ai vibré devant les photos
Il faudra attendre encore un peu pour appareiller car demain, 25 cm de neige… J’ai du descendre à Montréal aujourd’hui avec mon garçon et je suis restée bien surprise de voir que vous n’avez presque plus de neige, chez moi on en a tellement encore… Ancre, élice, cordage, bateau, port, fleuve… tout tout tout pour appareiller!!! Un gros merci pour ce beau billet! Bise et bonne soirée toute douce!
remarquablement illustré, merci Pierre
L’eau du fleuve, comme le véhicule des rêves tranquilles, le coeur en paix.
Rien n’est plus paisible que de suivre le fil de l’eau, avec en toile de fond, la liberté des horizons.
Bonne journée Pierre!
Ah, au large, Moussaillon ! 🙂
Le Saint-Laurent, ce magnifique fleuve m’a toujours fait rêver. Je m’imagine sur le port, monter à bord d’un bateau et partir au large avec des étoiles dans le coeur! Alors levons l’ancre et détachons les cordages…
Magnifiques photos et textes, Pierre.
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Belle poésie qui nous sort de l’actualité, et images paisibles, rassurantes! Merci!
¨La beauté des mots¨….et, ici, des images! Mille mercis pour cette fraîcheur d’une fin d’hiver!
Enfant, je m’inventais une traversée imaginaire, sur un radeau représenté par une petite table renversée, les quatre pieds en l’air. Nous naviguions… probablement le spleen du retour improbable à notre terre natale !